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Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 00:33
par AnaalNathrakh
Salut à tous, j'espère que le forum n'est pas encore totalement entré en hibernation (hivernation, hivernage?) et que quelques coriaces pourront m'apporter leur sagesse.

Parlons-en d'"hibvernationnage", et notamment de la couleuvre de Montpellier. L'autre jour (on va dire vers le 20 novembre), j'en ai trouvé une jeune femelle morte (80cm environ) sur un chemin très peu fréquenté aux alentours de Perpignan en allant taffer. Elle présentait de nombreuses petites blessures tout le long du corps, j'ignore comment elle est morte (chat?). Ça explique pas comment une couleuvre pourrait sortir si tard. OK, on est dans le sud, mais j'ai toujours entendu dire qu'on ne pouvait pas trouver d'individus de cette espèce au-delà de septembre, et encore dans de bonnes conditions.

J'ai donc quelques hypothèses, et les questions qui vont avec :
-Cette pauvre couleuvre était bien en train d'hi*erner (*b ou v?), et aura été débusquée, puis traînée, puis abandonnée là par un prédateur naturel (je l'espère...)
(en gros, les couleuvres de Montpellier sont-elles absolument toutes en train de pioncer à cette heure-ci?)

-Cette pauvre couleuvre était bien en train d'hi*erner (*v ou b?), mais a tenté de trouver un autre abri plus commode pour passer l'hiver, et se sera fait choper à ce moment là
(en gros, est-ce que ces couleuvres peuvent sortir brièvement de leur léthargie pour une raison ou une autre?)

-Elle était encore en activité
(en gros, les couleuvres de Montpellier peuvent-elles être active en septembre :shock: si les conditions sont favorables?)

-autre
(en gros, autre?)

Merci d'avance pour vos réponses, cette découverte m'intrigue vraiment.

Re: Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 10:14
par Galiser
Bonjour
Eh non nous ne sommes jamais en hibernation, hélas... :?
Même si ce n'est pas l'envie qui nous manque.
Quand je pense à toutes ces petites marmottes autour de chez moi qui roupillent pour 6 mois je reste songeur et envieux.
Pour ta couleuvre il n'est pas du tout impossible qu'elle n'est pas encore attaquée son repos hivernal en septembre surtout vers Perpignan.
Si elle ne trouve pas de site intéressant pour passer l'hiver elle peut effectivement parcourir une bonne distance.
Les accidents restent toujours possible car son activité commence à ralentir et elle réagit moins vite aux agressions.
Quant à la différence entre hibernation et hivernation plutôt que des longs discours regarde ici pour avoir des explications plus précises.

Concernant l'hivernation je te joins un extrait du "Guide herpéto de Nicholas Arnold et Denys Ovenden aux Éditions delachaux et niestlé":
"...Les reptiles et les amphibiens dont l'activité dépend de la chaleur extérieure ne peuvent être actifs lorsque la température est trop basse et doivent donc hiverner dans les régions les plus froides. Les mois d'hiver sont passés dans un état de torpeur au fond d'un trou dans le sol ou d'une fissure de rocher où ils seront généralement à l'abri du gel.
Certains amphibiens et les tortues semi-aquatiques hivernent sous l'eau. La période d'inactivité varie selon les conditions locales: dans l'extrême nord et à haute altitude, celle-ci peut représenter jusqu'à deux tiers de l'année, alors que dans le sud certaines espèces n'hiverneront pas. Il y a de grande différence dans la sensibilité au froid entre les espèces: certaines sont actives à des températures proche du gel alors que de nombreux reptiles ont besoin au minimum de 15°C avant de sortir le bout de leur nez...
"

Bonne journée

Re: Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 12:42
par boomslang
Comme je l'ai déjà dit ici, Wikipédia n'est vraiment pas la panacée en matière de connaissances et ne saurait être comparé à une véritable encyclopédie, faute d'un collège d'auteurs qualifiés et reconnus.
Désolé Galiser (tu n'y es pour rien d'ailleurs), mais cette page en est une belle illustration car elle n'est absolument pas exhaustive et rigoureuse : aucune distinction entre hivernage et hibernation, les poïkilothermes ne sont pas pris en compte hormis dans un tout petit paragraphe qui reprend en vrac des groupes très hétérogènes dont tous les représentants ne sont pas hibernants (loin s'en faut), et que fait l'estivation du crocodile du Nil dans un paragraphe sur l'hibernation des homéothermes...
Enfin bref, d'après certains auteurs sérieux (absents de wikipédia), la distinction serait exclusivement physiologique et se ferait sur le caractère subit et non contrôlé de cet état, à savoir que seuls les mammifères et les oiseaux seraient les vrais hibernants, régulant et maintenant leur température "volontairement" (mais inconsciemment) à la baisse, les autres classes d'animaux (arthropodes, poissons, amphibiens, reptiles) subiraient leur hivernage de manière totalement passive ou en thermorégulant de manière comportementale pendant les phases de transition et pour le choix d'un hibernaculum (sic) thermiquement adapté.

Pour la couleuvre de Montpellier, il n'y a pas de date précise d'hivernage, ce sont les conditions météorologiques qui la conditionnent, et des sorties hivernales sont également possibles. S'il fait sans aucun doute encore suffisamment chaud en octobre ou début novembre pour que l'espèce soit active en dehors des périodes de fortes pluies et de vents violents, les animaux sont beaucoup plus discrets qu'au cours du printemps, car ils ont "fini" leur année : reproduction passée et alimentation en pause.
Les juvéniles prolongent souvent cette activité automnale car il est vital pour eux d’emmagasiner un maximum de réserves pour passer sans encombre le premier hivernage : ils prennent donc souvent plus de risques en restant actifs plus longtemps. On peut également imaginer une certaine "inexpérience" d'une partie au moins des individus, dont les plus décalés seront éliminés (pas assez de réserves ou au contraire trop gourmands pour finir de digérer avant les frimas). D'ailleurs, les sorties hivernales sont souvent le fait d'individus affaiblis qui tentent de survivre, ou d'individus malchanceux dérangés pendant l'hivernage.
Vers le 20 novembre à Perpignan, les conditions étaient relativement douces et plutôt couvertes (15 à 18°C de max), donc a priori peu favorables à la thermorégulation.

Re: Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 13:39
par AnaalNathrakh
Donc, pour résumer, lorsque des indications sont données sur la période d'entrée en hivernation (merci!), elle ne sont qu’extrêmement approximative et on peu trouver des individus (de toutes espèces) éveillés plusieurs mois après leur hypothétique date d'entrée en léthargie. Et de plus, un serpent peut très bien sortir de son sommeil en plein hiver pour X ou Y raison.

Donc, j'avais tord quand j'affirmais que toute couleuvre de Montpellier française tombait obligatoirement "à court d'énergie" au bout d'une certaine période d'activité (mars à septembre selon de nombreux sites et livres spécialisés) quelles que soient les conditions extérieures.

Encore une fois, merci Boomslang et Galiser!

PS : Galiser, tu m'as permis de déceler une erreur que j'ai faite dans mon message initial. Tu as dis :
Pour ta couleuvre il n'est pas du tout impossible qu'elle n'est pas encore attaquée son repos hivernal en septembre surtout vers Perpignan.


Parce que j'avais dit :
en gros, les couleuvres de Montpellier peuvent-elles être active en septembre :shock: si les conditions sont favorables?

Je voulais dire en novembre évidemment, et non pas en septembre.

Re: Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 13:52
par Galiser
Je te suis tout à fait boomslang en ce qui concerne Wikipedia et c'est pour cette raison que j'ai rajouté à mon message cet extrait du Guide herpéto qui donne plus de précisions sur les reptiles évidements absents du sujet de Wikipedia.
Dans la page concernant l'hibernation il y a un tout petit lien "hivernation" qui renvoi à une autre page elle même très peu remplie :roll:
Je te remercié pour les précisions que tu ajoute dans ton message.

Re: Couleuvre couche-tard

MessagePosté: 30 Nov 2012, 17:28
par Francois
Coucou tout le monde, et non, il ne dort pas :wink:
Et oui, toutes les espèces peuvent se rencontrer, en vadrouille ou en thermorégulation, si les conditions d'insolation sont réunies et si leur optimum thermique est atteint, pour assurer un bon métabolisme de base.
Et c'est d'autant plus facile dans le sud....
Sur ce, bonne hibernation...